Néoplasies myéloprolifératives (NMP)
Les néoplasies myéloprolifératives (NMP) sont un groupe d’affections malignes hématologiques de faible incidence caractérisé par des cellules souches hématopoïétiques clonales de lignées myéloïdes. Les NMP sont classés en sous-types par la détection du chromosome Philadelphie (Ph +) et/ou du gène de fusion BCR-ABL1 pour confirmer le diagnostic de la leucémie myéloïde chronique (LMC) ou les NMP Ph négative. Les trois NMP Ph- classiques sont :
- La polcythemia vera (PV)
- La thrombocytémie essentielle (ET)
- La myélofibrose (MF)
De ces trois sous-types, l’incidence de la MF est beaucoup plus faible que les deux autres
La myélofibrose (MF)
Parmi les trois sous-types classiques de NMP Ph négatif, la myélofibrose est le plus grave, car elle est associée à une survie plus courte (médiane de survie de 5-7 ans en fonction des facteurs de risque). Elle est caractérisée par une fibrose de la moelle osseuse, l’aplasie médullaire avec cytopénies (anémie, thrombocytopénie, leucopénie) et / ou des degrés variables de thrombocytose ou leucocytose. De plus l’hématopoïèse extra-médullaire peut entraîner une splénomégalie progressive. La MF est également associée à des symptômes comme la fatigue, des sueurs nocturnes, des démangeaisons, des douleurs abdominales, une perte d’appétit ou une satiété précoce, une perte de poids involontaire, et des douleurs osseuses, thoraciques et abdominales chronique.
La polcythemia vera (PV)
Environ 45% des patients atteints de NMP souffrent de la maladie de Vaquez. La PV est associé à un taux de survie de 65% à 15 ans et d’une survie médiane de 20 ans. Elle est principalement caractérisé par une augmentation du nombre de plaquettes, du nombre de globules blancs, et de la masse des globules rouges, qui sont les résultats de la prolifération clonale des cellules souches des lignées érythroïdes, myéloïdes et mégacaryocytaires. L’augmentation de la masse des globules rouges provoque une hyperviscosité du sang qui est responsable de la plupart des symptômes observés dans les premiers stades de la maladie, tels que des maux de tête, de la fatigue, de l’hypertension, des troubles visuels et auditifs, des rougeur de la peau et des démangeaisons. Même si la PV est souvent asymptomatique au début, les symptômes constitutionnels graves et une splénomégalie symptomatique se produisent dans les stades avancés, et diminuent la qualité de vie des patients.
La thrombocytémie essentielle (ET)
La thrombocytémie essentielle est caractérisé par une thrombocytose persistante, à la suite d’une hyperplasie mégacaryocytaire et de l’absence d’une fibrose significative dans la moelle osseuse. Souvent diagnostiqué en excluant d’autres causes de thrombocytose, La ET n’a pas de phénotype spécifique et a une prédominance féminine. Les patients atteints de ET ont une survie médiane de 22,6 ans et un taux de survie de 73% à 15 ans, ce qui est similaire à une population en bonne santé appariés selon l’âge et le sexe. La ET est souvent asymptomatique, mais peut être associées avec des événements cliniques tels que la thrombose veineuse profonde, l’hémorragie, les événements occlusifs vasculaires (conduisant à des séquelles neurologiques, cardiaques ou périphériques) et une splénomégalie modérée. Les patients souffrant d’ET peuvent présenter une faiblesse, des maux de tête, des picotements aux extrémités et la goutte.
Traitement
À ce jour le seul traitement curatif pour les NMP est la greffe de cellules souches hématopoïétiques. Les autres traitements sont largement palliatifs et jouent un rôle limité dans l’évolution de la maladie. Ces traitements visent à améliorer la qualité de vie des patients par le traitement des symptômes liés aux NMP, toutefois leur utilisation est mal standardisée et peut être associée à des effets secondaires significatifs.
La découverte récente du rôle des mutations activant JAK2 dans les NMP et le développement d’inhibiteurs de JAK sont les avancées thérapeutiques les plus importantes et les plus prometteuses pour les patients. Ces médicaments agissent en bloquant la prolifération des cellules néoplasiques en perturbant la signalisation JAK2-STAT et en abrogeant signalisation de cytokine inflammatoire. En conséquence, le développement rapide des inhibiteurs de JAK2 a été entrepris par de nombreuses grandes entreprises pharmaceutiques dans la dernière décennie et plusieurs molécules sont actuellement à divers stades de développement clinique. Ainsi, ces nouvelles thérapies devraient changer radicalement la gestion des NMP dans les années à venir.