Leucémie myéloïde chronique (LMC)

  • Néoplasie myéloproliférative (cancer du sang)
  • Nouveaux cas par année au Canada: 1-2 cas par 100 000 habitants par année (approx. 550 cas/an au Canada)
  • Âge médian au diagnostic: 45-55 ans

Diagnostic:

Clinique:

  • Splénomégalie (augmentation du volume de la rate)
  • Fatigue, sueurs nocturnes, anémie, infection à répétition, perte de poids, fièvre

Physiopathologique (sang et moelle osseuse):

  • Augmentation des leucocytes (granulocytes)
  • Myélogramme avec cellularité riche et déviation de la lignée granulocytaire
  • Présence du chromosome de Philadelphie et présence d’un gène fusion « bcr-abl » (Figure 1)
Chromosome philadelphie
La mutation somatique acquise que génère le chromosome de Philadelphie produit le gène fusion BCR-ABL qui induit la production d’une tyrosine kinase dont l’activité accrue a des propriétés oncogéniques.

Phases de la LMC:

 Phases de la LMC

Les patients en phase chronique représente 85% de la population de patients de LMC. 

En l’absence de traitement, la stabilisation médiane des patients en phase chronique dure de 5 à 6 ans, la durée médiane des patients en phase accélérée est de 6 à 9 mois tandis que la survie médiane des patients en phase blastiques est de 3 à 6 mois.

Traitement de la LMC

Trois approches de traitement sont connues pour exercer une influence positive sur l’évolution naturelle de la maladie:

  1. La greffe de cellules souches
  2. L’interféron alpha (IFN-α) seul, ou en combinaison avec une faible dose de cytarabine
  3. Les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK)

La greffe de cellules souches

Il s’agit de la seule alternative curative à ce jour pour le traitement de la LMC. En général, les meilleurs résultats sont obtenus en phase chronique avec environ 80% de survie à long terme.

Malgré son efficacité, environ seulement 25% des patients atteints de LMC sont admissibles à la greffe, principalement en raison des restrictions d’âge, de l’absence de donneurs compatibles et de l’incidence plus élevée de la maladie du greffon contre l’hôte.

L’interféron alpha (IFN-α)

Le traitement par l’IFN-α est plus efficace dans la phase chronique de la LMC.  Bien que l’IFN-α a élargi les options thérapeutiques pour les patients qui ne sont pas admissibles pour la greffe, le traitement a des effets indésirables importants qui mènent à un taux de 25% de discontinuation de traitement. Un traitement pendant une année ou plus est nécessaire pour établir atteindre une réponse cytogénétique, en raison de la cinétique lente de la réponse biologique. Depuis l’arrivée des inhibiteurs de tyrosine kinase, cette option thérapeutique est peu utilisée.

Les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK)

L’introduction des ITK en 2001 à produit un changement drastique dans la prise en charge clinique de la LMC. Les ITK inhibent la tyrosine kinase bcr/abl et la prolifération des cellules leucémiques.

Le mésylate d’imatinib (Gleevec ®), approuvé en première ligne par Santé Canada en 2003, a profondément modifié la prise en charge clinique de la LMC en devenant la norme de soins, a amené à une chute de la mortalité reliée à la LMC et a ouvert la voie au développement des ITK de deuxième et troisième génération plus puissants et sélectifs tels que le nilotinib (Tasigna ®), le dasatinib (Sprycel ®), le bosutinib (Bosulif®) et le ponatinib (Iclusig®)

 

Afin de guider les hématologues dans leur choix d’option thérapeutique, nous vous invitons à visiter la section « guides thérapeutiques » afin de consulter les recommandations du Groupe québécois de recherche en LMC-NMP.